La Barytine de Chaillac, “Les Redoutières”
Le site de Chaillac regroupe deux gisements bien distincts : “la mine du Rossignol” et “Les Redoutières”. Cet article sans aucune prétention scientifique va vous présenter de manière abordable et vulgarisée cette exploitation.
Les premières exploitations du minerai de fer sur le secteur de Chaillac remontent au Moyen Age. Jusqu’au début du XXème siècle, on exploitait ce minerai de fer exempt de phosphate. Comme décrit dans l’article dédié à l‘historique de la mine du Rossignol, l’exploitation du spath fluor débute en 1920. La mine du Rossignol constitue d’ailleurs la limite du gisement des “Redoutières”.
Ce n’est qu’en 1940 qu’apparaissent les premiers programmes de sondage et de recherche de la barytine. En 1968, après avoir acquis le gisement, la SOCIETE DES MINES DE GARROT constitue avec le BRGM d’Orléans un syndicat afin de rechercher un procédé permettant la mise en valeur du gisement.
En 1974, est accordée l’autorisation d’exploiter la carrière (que nous devrions nommer mine à ciel ouvert), pour une durée de 30 ans en s’accompagnant d’une autorisation de créer une installation industrielle pour le traitement du minerai à Chaillac.
Dans la continuité, la S.A. “BARYTINE DE CHAILLAC” sera fondée le 10 juillet 1975. Le 8 juillet 1980 la société KALI-CHEMIE du groupe SOLVAY devient son principal actionnaire.
Le site de la “barytine de Chaillac” s’étendait sur une superficie de plus de 20 hectares.
L’exploitation du site se déroulait à ciel ouvert. Ce gisement était le plus grand gisement de barytine en France et l’un des plus grands à l’échelle européenne. Sa production annuelle atteignait 120 000 tonnes de concentré barytine. On estimait en 1974 les réserves à 6Mt de minerai avec une concentration de 45-50% en baryte.
Une extension du gisement sera opérée avec la carrière de “la Raillerie.” Au niveau minéralogique, les Redoutières ont une renommée importante pour ses barytes mais surtout ses goethites. Les prospections dans cette exploitation ont toujours été un régal. Notre plus grand souvenir restera le 1er mai 1990 où mon burin est littéralement parti à travers la roche! Une poche de près d’un mètre se trouvait derrière… les cristaux les plus grands atteignaient 4cm, cristallisés en “grain de riz”. Un souvenir aussi impérissable que pouvaient l’être nos habits devenus indétachables après une journée de recherche aux Redoutières.
Les barytes ont une variété de cristallisation assez étonnante sur le gisement, les faciès et couleurs sont variés et nombreux.
Les différents types de barytes feront l’objet d’une article dédié dans le Blog.
Les goethites ont fait connaître les Redoutières et donc Chaillac à l’international par la qualité de ses pièces. Les cristallisations sont de plusieurs types, comparable à un “tapis de “velour” dans certaines géodes, en passant par des aiguilles ou des lames d’une brillance incroyable et à la taille parfois déroutante. La plus grande lame de goethite que j’ai pu voir faisait plus de 10cm… un monstre.
La concession arriva à son terme des 30 années d’exploitation en 2006. La “Barytine de Chaillac” allait donc cesser son activité. Je vous laisse découvrir dans l’article ci-dessous, plus en détails, le déroulé et la planification de cette fin d’exploitation.
Il est important de noter que le reclassement des anciens employés a été une priorité pour les dirigeants de la société d’exploitation. Les employés de la mine étaient voués à un chômage certain à la fin du temps d’exploitation. Dès 1996, son directeur général, Francis Pigné s’est préoccupé du sort de ses mineurs et leur a proposé de suivre des formations de reconversion. L’initiative sera même récompensée par un trophée des dirigeants commerciaux de France.
L’ancienne mine à ciel ouvert est maintenant réhabilitée. Depuis des années, l’ancien site d’exploitation est recouvert par des panneaux photovoltaïques.
Le patrimoine minéralogique Français perdit en 2006,,une nouvelle fois, un site de qualité.
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Références & bibliographie
- Plaquette et documents officiels de la “Barytine de Chaillac“.
- Extraits de journaux de “La Nouvelle République“
- A. Ziserman (1980), Fascicule E3 gisements Français de la délégation générale à la recherche scientifique et technique, “Les gisements de Chaillac (Indre): la barytine des Redoutières, la fluorine du Rossignol. Association d’un gîte stratiforme de couverture et d’un gîte filonien du socle.
- Photos personnelles dont la reproduction ou l’utilisation sont interdites.
Pour aller plus loin sur ce gisement, je ne pourrais que vous conseiller l’excellent numéro hors série X de 2004 du Règne Minéral, revue de référence nationale.