Historique de la mine du Rossignol, Chaillac.
Cet article retrace l’historique de la mine du Rossignol, Chaillac, dans l’Indre. Il n’a aucune prétention scientifique, le but est simple, vous présenter de manière abordable et vulgarisée l’histoire de cette mine.
La gisement de Chaillac se divise en deux exploitations : “Les Redoutières” souvent nommé “barytine de Chaillac” et la mine du Rossignol dont il sera propos dans cet article. Les deux parties bien distinctes, même si attenantes l’une à l’autre, ont toujours été exploitées par deux sociétés différentes. On retiendra que l’exploitation du minérai de fer à gangue barytique est bien antérieure à l’historique du Rossignol.
L’utilisation de grès ferrugineux dans des constructions locales d’époque médiévale laissent à penser que l’exploitation du minerai de fer dans le bassin de Chaillac, remonte à une époque ancienne.
Rentrons maintenant dans le vif de notre sujet :
1910 – A. Lacroix dans sa Minéralogie de la France signale déjà la présence de fluorite et de barytine à Chaillac.
1920 – C’est la première étape, au lieu-dit “le Rossignol”, où est exploité le minerai de fer. Une “lentille de fluorite” est découverte. La mise en exploitation de la mine du Rossignol débute par le biais des établissements Shneider. La reprise de l’exploitation par les Aciéries de Paris-Outreau aura lieu pendant l’entre-deux guerres.
1966 – L’exploitation de “plateures” de fluorine par la société “Paris-Outreau” est arrêtée, passant le relai à la Société Industrielle du Centre (SIC) pour l’exploitation des “racines” : le filon.
1997 – Le mois d’avril de cette année marquera la fin de l’abattage du minerai.
2003-2004 – Le site est remis en état, les puits comblés, la SIC a fini de traiter ce qu’il lui restait de minerai fluoré.
Coupe d’exploitation de la mine du Rossignol
D’après Ziserman, 1978
Même si nous savons que le métier de mineur est d’une très grande pénibilité et dangerosité, la mine du Rossignol et son exploitation, d’après les mémoires de mineurs, reste une mine aux conditions particulièrement pénibles et rudes. Beaucoup parlent du “germinal” local.
La mine a eu son lot de mauvais jours et d’accidents. Juillet 1961 : la mine fera deux morts et deux blessés. Il s’agit d’une asphyxie provoquée par des gaz nocifs, émanant d’un moteur à essence se trouvant dans la galerie. Ce moteur se situait à une certaine distance du fond du puits et aucun système d’aération n’existait.” (La nouvelle république 19 juillet 1961). Le second accident notable a lieu peu de temps après, en 1963, début juillet, deux mineurs périssent écrasés par une benne de 300 kilos.
Le problème principal de la mine du Rossignol (comme dans la plupart des exploitations) était l’eau. Les bois souffraient énormément. Sur la photo de gauche : le puits de la mine du Rossignol avec un flot d’eau s’y déversant. A droite : une galerie effondrée (photos datant de 1982).
Les galeries étaient relativement étroites, la remonté du minerai se faisait par wagonnet. Les mineurs avaient peu d’assistance mécanique lourde, beaucoup de tâches étaient faites à la main.
Pour illustrer ce à quoi pouvait ressembler le travail au fond de la mine du Rossignol : voici le chargement des wagonnets au fond de l’exploitation. (mine du Rossignol 1982)
Une vue de l’intérieur du puits principal. On notera, là encore, l’eau au fond de celui-ci. La photo est prise depuis une nacelle à bord de laquelle les mineurs pouvaient descendre. (puits du Rossignol 1982)
Une des galeries de la mine du Rossignol. Photo prise en 1990.
La fin d’exploitation et la réhabilitation du site.
Les années 90 sont marquées par l’arrivée d’une énorme concurrence étrangère : la mine du Rossignol en paiera le prix. Les stocks s’accumulent et les prix baissent. L’exploitation n’est plus rentable et une partie de l’effectif sera licencié. (ci-contre un extrait de la nouvelle république)
L’exploitation du minerai sera arrêtée en 1997, après l’écoulement des stocks. Le site sera fermé en 2004. La réhabilitation du site est terminée. Voici, ci-dessous, deux photos des vestiges de cette mine emblématique. Sur la photo de gauche : les deux puits (le second servait à descendre principalement le matériel). Le puits principal par lequel étaient remontés les mineurs et le minerai est celui que l’on aperçoit en arrière plan. Sur la photo de droite : ce qu’il reste des bâtiments de la S.I.C.
Cet article vous a plu? Vous pouvez le partager en cliquant sur les icônes en bas de page!
N’hésitez pas à laisser un commentaire en dessous de cet article. Merci!
Copyright © La Malle du Collectionneur – Guillaume Fafournoux -. Tous les droits sont réservés
Références & bibliographie
Pour aller plus loin sur ce gisement, je ne pourrais que vous conseiller l’excellent numéro hors série X de 2004 du Règne Minéral, revue de référence nationale.
Super article Guillaume
Cela me rappelle de bons souvenirs
Eric
Merci Eric!
Bonsoir Guillaume
Super et très intéressant.
Merci beaucoup André!